À atie. "À l'envie" : Vez ci de voz bourgois partie Qui touz sont venuz a atie A vostre mant. (Mir. Oton, c.1370, 325).

[Suivi d'une prop. introd. par que] : ...j'ottroy Perdre d'Espaigne la couronne, Biau sire, s'elle s'abandonne Qu'avec li gisez charnelment (Mir. Oton, c.1370, 342).

"Aviser qqn (de qqc.)" : Je vous vien pour bien acointier D'une chose dont grant mestier Avez, sanz doubte. (Mir. Oton, c.1370, 352).

Empl. pronom. "S'accointer avec qqn" : D'une garce s'est acointié Qu'il a en si grant amistié Qu'il ne scet d'elle departir. (Mir. Oton, c.1370, 344).

Accompagné à qqn/les qqn. "Lui tenant compagnie" : Chastellaine, bon jour aiez, Et ceste doulce compagnie, Qui a vous est acompagnie, Gart Diex de mal. (Mir. femme roy Port., c.1342, 158). ...car elles [les saintes ames] sont assemblées et acompagniées a la glorieuse vierge Marie (Mir. Oton, c.1370, 318). Mon chier seigneur, honneur et joie vous doint Dieux (...) Et a ma dame la royne Que les vous voy acompaignie. (Mir. Berthe, c.1373, 185).

"Entente" : Je vous pri qu'a l'empereur aille Parler. Je tien par mon recort Que je vous mettray a accort (Mir. Oton, c.1370, 373).

"Avis que l'on partage, décision d'autrui à laquelle on se conforme" : Alons y, ce s'est vostre accort. (Mir. st J. Cris., c.1344, 302). Alons donc : je ne vueil pas istre De vostre accort. (Mir. nonne, 1345, 332). Voir, je sui bien de vostre accort (Mir. Oton, c.1370, 323).

N'aconter à qqn/qqc./n'aconter de qqc./n'aconter en qqc. "Ne pas attacher d'importance à qqn/qqc." : Face tel feste qu'il voul Ne de vostre esconmeniement N'aconte je mie granment (Mir. parr., 1356, 5). Je n'aconte a li une bille ; Mais qu'est devenue sa fille ? (Mir. Oton, c.1370, 334). Riens n'y aconte. (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 32). Je n'y aconte pas deux pommes En ce que dites. (Mir. Clov., c.1381, 232).

Empl. trans. "Tuer" : Vierge, il m'est avis c'on m'acore D'un coustel, quant j'en oy parler (Mir. enf. diable, c.1339, 21). Sire emperiére, ce faulx la, Ne souffrez point qu'Ostes l'acore (Mir. Oton, c.1370, 383).

[L'obj. désigne une pers.] "Exhorter qqn à qqc." : Tant par est devost et honnestes, Se de t'aider bien l'amonnestes Conseil mettra en ta besongne (Mir. parr., 1356, 26). ...et a ce nous admonneste saint Pol (Mir. Oton, c.1370, 318). Pour ce dès ores mais T'amonneste et pri que tu vives (Mir. Pierre Changeur, c.1378, 250).

Empl. pronom. "Se diriger, faire route" : ...tant ay des talons Erré et me sui adrecié Que j'ay le roy adevancié (Mir. Oton, c.1370, 352).

S'adresser à qqn. "Se tourner vers, s'adresser à" : Je m'adresce a vous, sire Alfons (Mir. Oton, c.1370, 385).

Requerre aide à qqn : ...il me fault (...) A mon frére en Grenade aler Ly requerre aide et secours (Mir. Oton, c.1370, 325).

Aider à qqn/qqc. : Et priez au doulx Jhesu Crist Qu'a mon seigneur vueille estre aidant (Mir. marq. Gaudine, 1350, 130). Et Diex en vueille au droit aidier (Mir. Oton, c.1370, 379). Alez, si leur aidiez, Lorens, Isnellement. (Mir. st Alexis, 1382, 362).

Aller et venir : Je le voy aler et venir Aussi que de mautalant plain. (Mir. parr., 1356, 11). Mais il aront (...) De vous [l'empereur] sauf venir et aler (Mir. Oton, c.1370, 384). Il y va et vient trop de gent (Mir. march. juif, c.1377, 179).

[+ verbe trans. dir. ou indir.] : Je vous pri qu'a l'empereur aille Parler. (Mir. Oton, c.1370, 373). ...je vous vueil requerre Que vous l'ailliez ou elle est querre Et amener. (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 80). Si vous requier (...) que me faciez ce don Que veoir l'aille. (Mir. Berthe, c.1373, 199).

Comment : Dites, s'il vous plaist, conment va Vostre besongne. (Mir. nonne, 1345, 322). L'ONCLE. Biaux niepz, es tu la ? (...) Conment te va ? LE MARCHANT. Biaux oncles, bien veigniez. (Mir. march. larr., c.1349, 95). Baudet, bien puisses tu venir. (...) Conment va, di ? (Mir. prev., 1352, 243). Dy nous : conment va il d'Espaigne ? (Mir. Oton, c.1370, 363). Je le feray certains et fiz D'une chose qu'i ne scet mie, Conment va d'Osanne s'amie. (Mir. roy Thierry, c.1374, 283).

[En parlant de relations sexuelles] : D'une garce s'est acointié Qu'il a en si grant amistié Qu'il ne scet d'elle departir. (Mir. Oton, c.1370, 344).

"Accorder, réconcilier (des ennemis)" : LE ROY DE GRENADE. Telle est m'entente. L'EMPERIÉRE. Ore alons men sanz plus d'atente, Puis que Dieu nous a apaisiez. (Mir. Oton, c.1370, 387).

"Se montrer" (sans se faire reconnaître) : Mon oncle voy la et mon pére : Or fault que devant eulx m'appére ; Mais je vous pri, biau sire Diex (...) Que d'eulx ne soie cogneue. (Mir. Oton, c.1370, 360).

[Le suj. désigne Dieu ou sa mère] "Inviter, pousser qqn à une destinée particulière dans l'ordre spirituel" : ...car par elle et par son chier filz sommes appellé de tenébres a lumiére (Mir. st Guill., c.1347, 5). S'ainsi est que Diex nous appelle A aler a li par martire, Loez en soit il (Mir. st Sev., 1362, 206). ...pour ce saint Pol, appellé au service de nostre seigneur, enquist de la bonté de lui en disant... (Mir. Oton, c.1370, 317).

"Accuser qqn de qqc." : Mais contre li baille mon gage, Present tout ce noble barnage, Et l'appelle de traison (Mir. Oton, c.1370, 376).

[L'obj. désigne une chose] "Préparer" : Vez ci table et mès appresté, Sire, pour vous. (Mir. Oton, c.1370, 362). Belle niepce (...) Alez faire aprester diner (Mir. Berthe, c.1373, 239).

Homme d'armes : ...j'ay esté a Romme. Il y a d'armes maint bon homme ; L'empereur y est (...) Et plusieurs nobles en sa route. (Mir. Oton, c.1370, 373).

Faire son arroi. (Préparatifs de guerre) : ROY DE GRENADE. (...) Prie chascun que son arroy Face pour moy venir aidier A mes ennemis brief vuidier Hors de ma terre. (Mir. Oton, c.1370, 329).

"Attaquer" : ...tant de gens d'armes arons Qu'assaillir l'emperiére irons (Mir. Oton, c.1370, 364).

"Assaut" : PREMIER CHEVALIER L'EMPERIÉRE. Rendez vous, rendez ; ou, sanz doubte, Assault dur et fort vous ferons (Mir. Oton, c.1370, 331).

"Rencontre, réunion (de personnes qui se retrouvent)" : De plorer maishuy vous cessez : Diex a ceste assemblée fait. (Mir. Oton, c.1370, 386).

"Réunir (pour une fête)" : Car les nobles assemblera De ce pais cy a sa feste (Mir. Oton, c.1370, 337).

[Le suj. désigne une pers.] "S'asseoir" : ...conme le roy fust assis en son siége, ma narde donna son odeur. (Mir. ev. arced., c.1341, 103). Pour ç'a terre cy m'asserray, Et mon pechié cy gemiray Amérement. (Mir. Oton, c.1370, 370).

Atorner sa besogne. "Arranger son affaire" : Je vois ma besongne atourner Miex que pourray. (Mir. Oton, c.1370, 347).

Au fig. "S'attiser, faire rage" : Puis que la bataille s'atise Et qu'il sont sur nous si ysniaux... (Mir. Oton, c.1370, 332).

"Supériorité" : Si la fist Dieu si pure et si viergine Que bien devoit après mort d'obscurté Avoir es cieulx vie et auttorité (Mir. st Sev., 1362, 240). ...en quoy nous appert de son sanc espandu l'auctorité, de l'effusion de ce sanc le conmun proffit et utilité, et de ceste effusion la detresce et l'aigreté. (Mir. Oton, c.1370, 317).

Empl. abs. "Croître" : Denis, je vous vueil mon secré Descouvrir et mon ordenance, Pour ce que vostre honneur avance. (Mir. Oton, c.1370, 368).

"Avantage" : Car com plus tost sur eulx serons Et plus grant avantage arons A nous combatre. (Mir. Oton, c.1370, 331).

"Risque, danger" : De perdre sui en aventure Ma terre toute par gageure Que j'ay fait (Mir. Oton, c.1370, 345). N'ay de quoy ce batel conduire ; Et se j'avoie bien de quoy Si ne saroie je, par foy. Dont sui je bien en aventure. (Mir. roy Thierry, c.1374, 289).

"Remarquer" : OSTES (...) n'aussi pour ore dame N'ay je pas avisé qu'a femme, Sire, preisse. L'EMPEREUR. J'en sçay une trop bien propice, Ostes niez, que nous irons querre (Mir. Oton, c.1370, 319).

"Grand seigneur" : OSTES. Puis qu'il vous plaist qu'ainsi soit fait, Gehis, larron. BERENGIER. Mercy te [Ostes, roy d'Espaingne] pry, noble baron (Mir. Oton, c.1370, 382). L'EMPERIÉRE. Preudomme, tu qui scez ces faiz, Di, qui est il ? L'ERMITE. Il est hault baron et gentil, Treschier sire (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 76).

"Assemblée des barons" : Mais contre li [Berengier] baille mon gage, Present tout ce noble barnage, Et l'appelle de traison (Mir. Oton, c.1370, 376).

"Allègre, joyeux" : De cuer iray joiant et bault. (Mir. marq. Gaudine, 1350, 126). Or m'en iray je baut et liez Quant j'ay ce que vouloie avoir (Mir. Oton, c.1370, 350).

Estre bel à qqn. "Convenir à qqn, lui être agréable" : G'y vueil aler, car moult m'est bel Quant j'oy sermonner de la vierge (Mir. abbeesse, 1340, 60). Vez ci c'on te vient apporter L'enfant, moult te doit estre bel, Qui sera du peuple Israel Sauveur (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 224). Gabriel amis, ce m'est bel. Chantons nous deux ensemble (Mir. st J. Cris., c.1344, 277). Las ! conme il me fut bel et gent Que mon confesseur en feisse ! (Mir. st Guill., c.1347, 22). ...se Dieu trouver le me lait, Poson qu'il li soit bel ou lait, En la fourme que le me dites Li diray (Mir. Oton, c.1370, 321). Il vous faudra, soit lait ou bel, Que vous entrez en ce batel (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 59).

[P. affaiblissement, terme d'affection ; en apostrophe] : Bele niéce, par amour fine Vous doing ceste couronne (Mir. Oton, c.1370, 337). Or par temps, beaus fils, le serez : Ne vous ennuit. (Mir. fille roy, c.1379, 91).

Avoir beau + inf. "Avoir tout lieu de faire qqc." : Certes, je demande une chose Que vous m'avez bel escondire Et refuser par raison, sire (Mir. Oton, c.1370, 370). Vous vous avez biau depporter Con se vous fussiez le roy Daire ; Car jusqu'a la riviére d'Aire, Sire, vostre regne s'estent, Et tout le plat pais si tent A soubz vous estre. (Mir. Clov., c.1381, 258).

[Le déterminé est constr. directement] : Car il a ja (...) Plus d'un mois qu'ay fait ma semonce, Si ay ja devant biaucop gent. (Mir. Oton, c.1370, 320).

"Être animé autre que l'homme" : Il n'a ne memoire n'assens Plus qu'aroit une mue beste (Mir. parr., 1356, 29). Ne ne cuides que feu ardent (...) Ne paour de beste sauvage La charité en mon courage (...) estaingne. (Mir. st Ign., 1366, 86). Dame, je tiens que c'est un os ; Mais s'il est ou d'omme ou de beste N'en saroie faire monneste Ne dire voir. (Mir. Oton, c.1370, 340).

"Vertu, chasteté" : ...Berengier qui (...) li fist faux entendre de sa femme, en la bonté de laquelle Ostes se fioit (Mir. Oton, c.1370, 319).

"Limite d'une durée" : Et je pense, ains qu'il soit le bout D'un mois, li en tel estat mettre Qu'il sera d'une terre maistre (Mir. Oton, c.1370, 387).

P. ext. "Qui occupe peu de temps, car exprimé en peu de mots" : Sire juges, a brief mot court, Cy ne vous amenderons rien. (Mir. prev., 1352, 239). LE PRESCHEUR. (...) Ou conmencement de nostre bréve colacion saluons tuit la vierge benoite (Mir. Theod., 1357, 78). Car a brief parole solue Homme ne sçay de sa value Ycy entour. (Mir. chan., c.1361, 157). L'autrier ot en gageure mis Son royaume, c'est a brief conte, Encontre Berengier (Mir. Oton, c.1370, 352).

À bonne cause : ...a bonne cause perdroit Et corps et biens. (Mir. Oton, c.1370, 338).

"Attaque, assaut" : ...s'en champ pouons estre ensemble, Je li cuit faire tel cembel Qu'il n'ara pas si le quaquel. (Mir. Oton, c.1370, 379).

[Quantité minimale] : De Romme vien ou j'ay laissié Vostre seigneur, qui ne vous prise Pas la queue d'une serise (Mir. Oton, c.1370, 344).

Faire qqn certain de qqc. : Sire, je vous promet a fin Mettre et faire du tout certain De ces deux choses ains demain (Mir. Oton, c.1370, 346). Je le feray certains et fiz D'une chose qu'i ne scet mie (Mir. roy Thierry, c.1374, 283).

P. méton. "Combat judiciaire" : Je verray la force des corps, Car le champ a pié se fera. (Mir. marq. Gaudine, 1350, 164). ...quant mon compaignon laissay Sur ma foy li convenançay Que se le champ finé avoie Que tantost a li m'en iroie (Mir. Amis, c.1365, 41). LA FILLE. (...) Le traistre en champ vueil conquerre : Faites m'en droit. OSTES. Sire, je vous pri cy endroit Que le champ faire me laissiez. (Mir. Oton, c.1370, 377).

"Début" : Sire Diex, il est escript ou chief de mon livre que je face ta volunté (Mir. Oton, c.1370, 317).

Errer chemin : ...Puis que tant ay erré chemin Que d'Espaigne suis ou pais. (Mir. Oton, c.1370, 343).

"Inspecter, visiter" : En Espaigne vous en irez ; es bonnes villes cercherez, Et m'en rapporterez l'estat. (Mir. Oton, c.1370, 329).

Empl. abs. "Mener des recherches" : J'ay cerchié par tout ce pais, Hault et bas, devant et derriére, Et si ne puis ceste lodiére Que je quier trouver nulle part. (Mir. Oton, c.1370, 362). ...si avons Fait cerchier jusques oultre mer (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 6).

"Figure, visage" : Il m'est avis, A la samblance de ton vis (...) Et a la couleur de ta chiére, Que tu es grosse. (Mir. st J. Cris., c.1344, 272). S'ay bien veu qu'aviez la chiére Et les yex sur moy sanz tarder, Plus qu'a nul autre regarder (Mir. Oton, c.1370, 385). Vezcy venir Pepin li roys. A sa façon bien le congnoys Et a sa chiére. (Mir. Berthe, c.1373, 208).

"Épouse" : L'EMPERIÉRE. Ma chiére compaigne, ma seur, M'amour, mon solaz, or sui j'aise Quant je te voy. (Mir. emper. Romme, 1369, 310). Dame, je meismes vous menray La ou je vous espouseray Com ma compaigne. (Mir. Oton, c.1370, 336).

"Complice" : Mais le traistre en enmenrons, Et la damoiselle querrons Compaigne de son malefice (Mir. Oton, c.1370, 387).

[Soutien moral] : ...la povre fragilité De moy avez tant confortée (Mir. parr., 1356, 64). En pitié regarder me vueilles Et conforter ma lasse d'ame (Mir. Oton, c.1370, 354).

"Confus, honteux" : Je seroie bien forsenez Et devroie estre touz confus Se vous en faisoie refus. (Mir. Oton, c.1370, 365).

"Vaincre (qqn en champ clos)" : Et pour ce que le cuer m'en serre, Le traistre en champ vueil conquerre (Mir. Oton, c.1370, 377). Si l'en vueil corps a corps conquerre Et desregnier. (Mir. Oton, c.1370, 377).

"Vaincre (qqn en champ clos)" : Et pour ce que le cuer m'en serre, Le traistre en champ vueil conquerre (Mir. Oton, c.1370, 377). Si l'en vueil corps a corps conquerre Et desregnier. (Mir. Oton, c.1370, 377).

[Suivi d'une prop. introd. par que] : Sa devote contriccion (...) Me contraint que grace li face. (Mir. Oton, c.1370, 370).

[En parlant de soldats] "Rassemblement" : Si ont de gens grant convenue : N'atendent que vostre venue Pour eulx combatre. (Mir. Oton, c.1370, 373).

"Union (charnelle)" : ...onques je ne la vy nue, Ne par mauvaise convenue Onques a elle n'abitay (Mir. Oton, c.1370, 382).

En mal convine. "En une mauvaise situation" : Mére, la voy en desconfort Estre d'Espaigne la royne, Car sanz cause est en mal convine (Mir. Oton, c.1370, 355).

Corps à corps : Sire, je me plain devant touz Voz barons qu'assemblez voy cy De ce traitre faux icy (...) Si l'en vueil corps a corps conquerre Et desregnier. (Mir. Oton, c.1370, 377).

Corps et biens : ...a bonne cause perdroit Et corps et biens. (Mir. Oton, c.1370, 338).

[Insigne de la puissance royale] : Bele niéce, par amour fine Vous doing ceste couronne, en signe Que dame d'Espaigne serez Et com royne la tenrez (Mir. Oton, c.1370, 337).

P. méton. "Royaume" : Par l'ame mon pére et j'ottroy Perdre d'Espaigne la couronne, Biau sire, s'elle s'abandonne Qu'avec li gisez charnelment (Mir. Oton, c.1370, 342).

Roi couronné/reine couronnée : Et fu royne coronnée D'Espaigne, et Ostes en fu roys (Mir. Oton, c.1370, 363). Puis que je sui roy couronné, Je vueil (...) Ma voulenté toute a plain faire (Mir. ste Bauth., c.1376, 116).

Empl. adv. Le cours. "Rapidement, en hâte" : ...je m'en revois tout le cours En ma chambre pour parer la (Mir. abbeesse, 1340, 83). Prier vostre frére le cours Qu'il vous face aide et secours (Mir. Oton, c.1370, 323). ...Qu'il ne s'en voit pas si le cours Que ne sachiez (...) Que il sera, ainçois qu'il parte (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 62).

"Allure, train" : Car sur moy veult venir a cours De guerre l'empereur Lothaire (Mir. Oton, c.1370, 325).

[Mystique ; en parlant de Notre-Dame] : Dame de la gloire celestre (...) Rose, lis de biauté, cyprès Souuef flairant par bonnes euvres... (Mir. Oton, c.1370, 380).

"Souveraine" : ...je vous espouseray ; Royne et dame vous feray De cest pais. (Mir. femme roy Port., c.1342, 163). ...par amour fine Vous doing ceste couronne, en signe Que dame d'Espaigne serez Et com royne la tenrez (Mir. Oton, c.1370, 337).

En partic. "Jeune fille de compagnie, dans l'entourage d'une dame" : Dame, ci vous esbaterez (...) Avec vous lais mon chappellain Et vostre damoiselle aussi. (Mir. femme roy Port., c.1342, 188). De retourner m'est pris talent Devers damoiselle Esglantine Savoir mon se de la royne, Sa maistresse, m'enseignera Le saing (Mir. Oton, c.1370, 348).

Oster le débat. "Faire cesser la discussion" : Je lo, pour oster touz debaz, Qu'il en soit du hault et du bas De deux preudommes au recort... (Mir. ev. arced., c.1341, 123). BERENGIER. (...) Je ne prise vostre menace De riens, Oston. L'EMPERIÉRE. Or paiz : ce debat cy oston. (Mir. Oton, c.1370, 378).

En partic. [L'obj. désigne une chose qui doit rester secrète] : De toute l'onneur que j'aray Serez vous de la moitié dame, Mais que celer vueillez mon blasme Sanz descovrir. (Mir. femme roy Port., c.1342, 176). Je vous ay touz jours mes secrez Descouvert et dit, Esglantine (Mir. Oton, c.1370, 339).

Part. prés. en empl. adj. "Agréable à entendre" : ...je vueil que sanz demeure Vous chantez (...) Un motet qui soit deduisant, Plaisant et bel. (Mir. Oton, c.1370, 388).

Se mettre à défense : Sa ! rendez vous a nous, biau maistre : S'a deffence vous voulez mettre, Vous estes mors. (Mir. Oton, c.1370, 375).

"Laisser, abandonner (qqc. à qqn)" : ...j'ottroy (...) qu'aussi vous tout quittement Vostre terre me delaissiez Se ce fait ci n'acomplissez (Mir. Oton, c.1370, 342).

Empl. intrans. : ...vaz li dire Qu'a venir ne delaie mie (Mir. mère pape, c.1355, 350). Que chascun (...) s'en viengne a moy sanz sejour ; Et ne prengnent terme ne jour De delaier. (Mir. Oton, c.1370, 367).

"Céder" : ...se je fail, Ne retenray qui vaille un ail De ma terre (...) Que ne la vous delivre toute (Mir. Oton, c.1370, 342).